Malgré les travaux de construction de cette route distante de 7 km, les habitants de cette localité vivent un calvaire au quotidien. Le constat est alarmant en cette période hivernale : des nids-de-poule rendent la circulation très difficile, des engins roulants tombent en panne à longueur de journée sur cet axe routier.
Rencontré sur cette route, Mamoudou Sow, dont le véhicule est en panne, ne cache pas sa colère.
‘’Je partais à Wonkifong, mais arrivé au niveau du carrefour, on a trouvé des jeunes en train de manifester contre les délestages électriques. On a été obligés de rebrousser chemin pour emprunter cette route. Mais on a trouvé qu’elle est dans un état très piteux. On est en panne. Ce n’est pas ici que j’habite, mais ceux qui vivent par là souffrent énormément. Si ça continue ainsi, cette route risque d’être impraticable. Nous demandons aux autorités de Coyah de s’impliquer afin que les travaux soient accélérés’’, lance-t-il.
Même son de cloche chez Laye Camara, conducteur de tricycle, tombé en panne dans une flaque d’eau depuis des heures. Trempé, il lutte pour sortir son engin de ce bourbier.
‘’Depuis le matin, nous sommes tombés en panne. On n’a pas eu quelqu’un pour nous aider à dépanner. Nous n’avons rien mangé. La route est très mauvaise. Ils sont venus ici pour gâter la route seulement. Ils ne travaillent pas comme il se doit. Nous demandons aux autorités de nous aider à avoir de bonnes routes. Les gens souffrent énormément ici. Des véhicules tombent en panne très souvent’’, dénonce-t-il, visiblement très épuisé.
Justine Haba, coiffeuse, dénonce la dégradation poussée de cette route qui affecte considérablement son travail. ‘’Le problème de la route nous fatigue beaucoup. Quand il pleut, on ne travaille pas. Les clientes ne viennent pas parce que ça devient très sale. Dites au président de la République, le général Mamadi Doumbouya, de nous aider pour que ces travaux avancent. Nous souffrons beaucoup ici. Si un camion passe, l’eau rentre dans notre salon’’, déplore cette jeune dame.
Pour équilibrer l’information, nous avons rencontré l’entreprise en charge de la construction de cette route. Dhouib Mahmoud, consultant technique et chef de projet de Mobinek Global Services, affirme que le délai d’exécution de cet axe routier est de 1 an.
‘’On a débuté la construction au mois de février 2025 par le dégagement des abords pour pouvoir tracer. Maintenant, on est au niveau des caniveaux qui sont à 90 % d’exécution. On a commencé à recevoir les engins pour la route. Aujourd’hui, on a reçu le bulldozer que vous voyez là. J’attends le compacteur pour pouvoir lancer la construction de la route’’, déclare-t-il.
Alors que les grandes pluies arrivent, M. Dhouib ne compte pas interrompre les travaux sur ce chantier.
‘’Pour juillet et août, ça va être un peu difficile, mais on va essayer de travailler. S’il pleut, on essaye de limiter l’endroit pour que l’ eau ne rentre pas dans les emprises du travail. Parce que quand on travaille, on va remblayer, égaliser et compacter. On a une équipe de topographes avec nous depuis le début. C’est elle qui nous donne les axes, les niveaux. Même s’il pleut, on essaye de la détourner à un endroit pour qu’on puisse travailler en parallèle. C’est vrai, ce n’est pas la saison sèche, mais on ne va pas s’arrêter. On va continuer de travailler’’, promet-il.
Reconnaissant le calvaire des usagers de la route, le chef de ce projet assure que tout est mis en œuvre pour respecter le délai d’exécution.
‘’Depuis deux mois, j’ai demandé des engins pour commencer la route. Ils m’ont dit qu’ils vont envoyer le bulldozer, la pelle, le gros compacteur. Parce que vous avez vu, la route là est bien compactée. Si elle est trop haute, on va la décaper et si elle est basse, on va la charger. Il faut qu’on ait le compacteur pour mieux compacter. Si la pluie tombe, ça devient solide. Elle n’absorbe pas l’eau et on conduit l’eau sur un côté. Elle ne va pas prendre le milieu de la route’’, conclut le patron de Mobinek Global Services.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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