CONAKRY-Des maisons écroulées, des champs dévastés, des points d’eau et latrines fortement inondées, c’est le visage désagréable de la ville de Siguiri, ce mercredi 13 août 2025. Ce sinistre eu lieu suite à aux fortes pluies qui se sont abattues sur cette ville située en Haute-Guinée, dans la nuit d’hier mardi à ce jour.
Les inondations ont touché même des localités environnantes de la ville aurifère. C’est le cas à Bourré Balato, un district relevant de la Sous-préfecture de Kintignan, à 25 kilomètres de Siguiri.
Là, des maisons ont été inondées et des biens des habitants emportés par les eaux. « Dans cette zone, l’eau a même bloqué les travailleurs de la SAG (une société minière locale), dans leur siège. D’autres n’ont pas pu se rendre à l’usine « , a confié Billy Nankouman, un journaliste basé à Siguiri.
Dans la ville de Siguiri également, c’est la rivière appelé Nankö qui a débordé. Conséquences, des dégâts immenses sont enregistrés (images ci-dessous).
« Les citoyens ont été obligés de quitter leurs habitations. Il n’y a pas eu de mort d’hommes. Mais les volailles, les biens et mêmes les bœufs ont été emportés par des eaux. La pluie a commencé aux environs de 3heures, alors que tout le monde dormait« , ajoute notre confrère.
L’ANGUCH (Agence Nationale de Gestion des Urgences et Catastrophes Humanitaires) parle des conséquences qui sont lourdes : maisons écroulées, moyens de subsistance engloutis, points d’eau et latrines inondées.
Les autorités locales et les services de secours sont actuellement à pied d’œuvre pour mener les premières interventions.
Cette catastrophe a été provoquée par une pluie torrentielle qui s’est abattue sur la ville de Siguiri, provoquant une crue subite de la rivière Nanko. Plusieurs familles vivant à proximité ont été gravement touchées, perdant leurs biens et parfois même l’accès à leurs maisons. Au-delà du désastre naturel, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer les décisions des autorités locales, accusées d’avoir aggravé la situation.
Parmi les sinistrés, Drissa Keïta, habitant du quartier situé non loin de la rivière, ne cache pas sa colère : “Aujourd’hui, moi et ma famille avons été victimes d’inondation, c’est une calamité naturelle mais l’autorité préfectorale est responsable. On a fait casser nos murs et maisons, selon elle, pour faciliter le ruissellement de l’eau . Maintenant, nos provisions, nos habits… tout est dans l’eau. Nos constructions nous protégeaient. »
Tout aussi bouleversée, Fanta Doumbouya, les vêtements trempés et la voix brisée, raconte : “J’ai tout fait pour convaincre les autorités de ne pas démolir nos bâtiments, mais elle ne m’ont pas écouté. Ce n’était jamais arrivé que l’eau pénètre dans nos chambres. Tout est gâté, nous n’avons rien à manger. J’ai un malade à la maison que je ne peux même pas déplacer. Or, la saison pluvieuse ne fait que commencer, et nous avons peur. »
La scène frôle parfois l’irréel, comme en témoigne Alpha Kaba : “Dans ma douche j’ai pêché un poisson. Nous ne savons même plus quoi faire”, a-t-il dit.
Les habitants interpellent désormais toute personne de bonne volonté, ainsi que les autorités communales, afin d’obtenir une aide d’urgence.
Alpha Amadou Barry
Correspondant régional d’Africaguinee.com basé à Faranah
Tel: (00224) 622 02 95 19
Créé le 13 août 2025 16:49
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