CONAKRY-Les lignes ne bougent pas pour les enseignants contractuels communaux non retenus. En réaction, ils boycottent les cours à travers tout le pays pour non-respect, selon eux, des engagements pris par les autorités à l’issue de précédents pourparlers.
Interrogé ce lundi 6 octobre 2025, jour de rentrée scolaire en Guinée, Sow Mamadou Diaka, porte-parole national du collectif a déploré un manque de volonté politique pour résoudre le problème les concernant.
« La situation est très complexe et tendue entre le collectif des non retenus, les syndicats de l’éducation et le gouvernement. Nous n’avons pas voulu boycotter les cours, mais face au non-respect des promesses faites, nous avons appelé tous les enseignants non retenus à ne pas reprendre les cours », explique-t-il.
Selon lui, le mot d’ordre a été largement suivi à travers le pays : « Dans les localités de Boké, Yomou, Kankan et ailleurs, le boycott a été total. Aucun enseignant communal non retenu n’a répondu présent dans les écoles publiques. Le mot d’ordre a été respecté à 100 % », a-t-il déclaré
Le collectif exige la signature immédiate d’un arrêté officialisant leur intégration à la fonction publique. Une marche pacifique est annoncée pour le lundi 13 octobre 2025 à Kaloum, afin de réclamer, selon eux, ‘’ce qui leur revient de droit’’.
« Ce n’est pas une question de budget, mais de volonté. D’autres arrêtés ont été signés sans concours, alors que nous, nous avons franchi toutes les étapes. Le ministère reconnaît un manque de 18 000 enseignants, et nous ne sommes que 4 000. Pourquoi ne pas combler ce vide par nous ? », s’interroge Mamadou Diaka Sow.
Plusieurs courriers ont été adressés à la présidence et aux départements concernés, mais il n’y a jamais eu de réaction, a-t-il ajouté.
« À chaque fois, on nous dit d’attendre, mais nous refusons désormais la patience. Nous interpellons directement le président de la République pour qu’il s’implique. Tant que l’arrêté ne sera pas signé, aucun enseignant communal non retenu ne reprendra les cours », avertit-il.
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Sur le système éducatif notamment à l’intérieur du pays, notre mouvement a de lourdes conséquences selon M. Sow. « À Conakry, il y a des écoles privées, mais dans beaucoup de préfectures, ce n’est pas le cas. Les écoles sont fermées, et ce sont les enfants de l’intérieur qui en paient le prix. »
Déterminés à poursuivre leur lutte jusqu’à satisfaction, les enseignants contractuels non retenus appellent à une solution urgente pour éviter une paralysie prolongée de l’école guinéenne.
Hier à l’occasion de la rentrée des classes, le Ministre de l’Enseignement pré-universitaire Jean-Paul Cédy a salué l’engagement des enseignants, assurant que le Gouvernement est déterminé à les soutenir avec la plus grande force.
« Un nouveau statut valorisant est en préparation pour reconnaître pleinement votre mission capitale, améliorer vos conditions de travail, votre image dans la société, et vous offrir davantage de possibilités d’épanouissement », a-t-il annoncé.
Mamadou Yaya Bah
Pour Africaguinee.com
Créé le 7 octobre 2025 08:16
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