Lors de son passage ce jeudi 5 juin dans l’émission Sur le pont des Arts sur RFI, le célèbre écrivain Tierno Monénembo n’a pas fait de cadeaux aux religieux, intellectuels et militaires de son pays.
« En Guinée, nos prêtres et nos marabouts craignent beaucoup plus le chef que le Bon Dieu’’, a-t-il dénoncé, avant d’ajouter : ‘’Ils prient non pas pour aller au paradis, mais pour se remplir les poches. C’est un gros problème. On n’a même pas de prêtres et de marabouts. Il n’y a pas de spirituels dans le pays’’.
Il affirme que ‘’nos intellectuels, tout le monde sait ce qu’ils sont. Les militaires, la seule fois où un militaire guinéen a osé faire un coup d’Etat, c’est Mamadi Doumbouya. Il faut au moins lui reconnaitre cela. Lui, il a fait un coup d’Etat. Les autres se sont contentés de prendre le pouvoir après la mort du chef. Comme le disait Diarra Traoré, ils font des coups d’Etat contre des cadavres. Ça veut dire qu’il n’y a pas d’armée. Un militaire, c’est un homme qui a le courage, qui n’a pas peur de la mort. En Guinée, ceux qui ont le plus peur de la mort, ce sont les militaires’’.
Malgré ce constat sévère, Tierno Monénembo assure qu’il n’entend plus s’exiler. ‘’J’écrirai jusqu’à la mort, c’est ma principale raison d’être’’, s’engage le Prix Renaudot 2008 pour Le roi de Khael qui affirme que ‘’mon retour en Guinée est dû à un manque du pays. J’ai fait 40 ans d’exil, la Guinée me manque terriblement. J’ai un amour fou pour ce pays’’.
‘’Je ne partirai plus jamais de mon pays quelles que soient les raisons. Je suis en France depuis une semaine, je repars dans quelques jours. Je sortirai pour des raisons médicales, pour des conférences, mais c’est en Guinée que je vivrai et je mourrai’’, promet l’auteur de Saharienne Indigo.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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