Témoignant sous couvert d’anonymat, ce délégué d’un centre lors des examens du Certificat de fin d’études élémentaires (CEE) et du Brevet d’études du premier cycle (BEPC), dans la préfecture de Coyah, affirme que les surveillants sont dans l’attente du paiement de leurs primes par le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation.
Il délégué dénonce ces agissements du département et confie que c’est la première fois qu’une telle situation se pose.
“Depuis le début des examens jusqu’à maintenant, on n’est pas payé. D’habitude, dès que vous finissez, le dernier jour, les surveillants sont désintéressés. Chacun obtient sa prime. Mais cette année, ça n’a pas été le cas. Et aucun surveillant ne peut vous dire que, dans la préfecture de Coyah, il a reçu son perdiem de surveillance. On demande aux surveillants d’ouvrir un compte sur une application qu’on appelle Paycard. La plupart des surveillants l’ont ouvert, mais quand vous consultez votre solde, vous ne trouvez rien. Je ne sais pas pourquoi les gens ont pris cette décision. Imaginez, de Yomou à Kassa, il faut payer un à un sur une application, c’est très difficile. Je ne sais pas pourquoi le département est entré dans ce jeu”, se demande-t-il.
Et d’ajouter : “Ça fait très mal. Les gens se sont endettés pour aller surveiller. Il y en a qui faisaient 2 à 3 km pour se rendre dans leur centre, et il faut payer le transport. Après l’examen, on vous dit qu’il n’y a pas de perdiem, c’est difficile, alors que tu dois de l’argent à quelqu’un. C’est un cas très difficile à gérer. On n’a pas l’habitude de ça. Je ne sais pas pourquoi le gouvernement a pris, cette fois-ci, une telle décision. C’est très difficile. Les gens souffrent réellement”.
Il réclame l’intégralité de leur paiement dans les plus brefs délais. “Si c’est un problème de contrôle, mettez un système de contrôle en place. Mais ne fatiguez pas ceux-là qui n’ont rien à voir dans cette affaire de corruption. Un surveillant, il vient, il surveille, et puis il rentre. Ce qui le concerne, c’est qu’on lui paie sa prime. Mais s’il faut le faire souffrir pour une affaire de contrôle de confiance, comment l’argent rentre et comment ça sort, vous le fatiguez, c’est difficile. Nous demandons au gouvernement de payer les surveillants”, lance-t-il.
Lors du lancement des épreuves du baccalauréat, interrogé sur cette question, le préfet de Coyah s’est voulu rassurant.
“Ceux qui ont surveillé le CEE et le BEPC sont venus réclamer leurs dûs. Cette fois-ci, ce n’est pas la DPE qui paie directement, c’est le département. On met sur leur compte.Jusqu’ici, ils ne sont pas payés et ils sont nombreux. Il y a combien surveillants dans toute la Guinée ? Il faut faire la part des choses. Ils n’ont qu’à se montrer patients. Quand l’État dit, il le fera. Même si c’est lent, il le fera”, promet le colonel Yaya Kalissa.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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