L’enlèvement de l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, Maître Mohamed Traoré, continue de susciter une vive émotion en Guinée. Après la réaction du Barreau, c’est au tour de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH) de s’exprimer, dénonçant un acte d’une extrême gravité.
Dans un communiqué publié ce samedi, l’OGDH se dit « profondément préoccupée » par l’enlèvement brutal survenu dans la nuit du 20 au 21 juin 2025, au domicile de Me Traoré, à Conakry. Selon l’organisation, l’opération aurait été menée par des hommes en uniforme et encagoulés. L’avocat a ensuite été retrouvé blessé à Bangoyah, dans la préfecture de Coyah.
L’OGDH y voit une violation flagrante des droits fondamentaux garantis par la Charte de la transition, notamment ses articles 8, 10, 11, 12 et 13, ainsi que par les instruments juridiques régionaux et internationaux auxquels la Guinée est partie.
Bien que Me Traoré ait recouvré la liberté, l’organisation insiste sur la nécessité de garantir sa sécurité et son intégrité physique. « Les avocats sont les sentinelles de l’État de droit dans une société démocratique. Ils doivent bénéficier d’une protection particulière, au même titre que les autres acteurs judiciaires », souligne le communiqué.
L’OGDH condamne avec fermeté cet acte et appelle les autorités administratives, militaires et judiciaires à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection de l’ancien bâtonnier.
L’organisation établit également un parallèle avec l’affaire Abdoul Sacko, un activiste enlevé dans des circonstances similaires en février 2025, et alerte sur une tendance inquiétante à des pratiques arbitraires et attentatoires à la dignité humaine.
Face à cette recrudescence de violences ciblées, l’OGDH appelle la communauté juridique – avocats, magistrats et associations professionnelles – à engager sans délai des actions citoyennes pour garantir la sécurité de Me Traoré, de sa famille, et de toute personne exposée à des risques similaires.
Enfin, l’organisation exhorte les autorités judiciaires à diligenter une enquête rigoureuse, transparente et indépendante sur cet enlèvement, et à faire la lumière sur les autres cas similaires encore non élucidés.
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