Après plusieurs mois de silence, les stagiaires du quotidien national Horoya ont décidé de sortir de l’ombre pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’injustice systématique. Dans une déclaration rendue publique ce lundi 7 juillet 2025, ces travailleurs, regroupés au sein d’un collectif, s’insurgent contre leur exclusion du dernier concours de recrutement à la fonction publique. Ils exigent leur intégration dans les mêmes conditions que leurs collègues de la RTG.
Ces stagiaires affirment avoir consacré plusieurs années au service de l’information publique guinéenne, au sein d’un média d’État, sans contrat ni statut formel. Selon leur déclaration, leurs droits fondamentaux sont régulièrement ignorés.
« Ce traitement reflète une discrimination structurelle injuste et inacceptable », lit-on dans le document, qui rappelle que plusieurs démarches ont été entreprises au plus haut niveau de l’État pour leur intégration — sans succès.
« Des démarches concrètes avaient été entreprises depuis plusieurs années en vue de notre intégration à la fonction publique. Portées jusqu’au sommet de l’État, elles reconnaissaient la légitimité de notre engagement, ainsi que la pertinence de notre mission. À plusieurs reprises, notre dossier a été inscrit à l’ordre du jour du Conseil des ministres, preuve que notre situation était bien identifiée et considérée comme fondée. Mais aujourd’hui, nous sommes face à une injustice criante », ont-ils ajouté. Malgré l’annonce du recrutement de 10 000 agents publics, « notre ministère a été écarté sans explication », déplorent-ils.
Ils dénoncent également l’exclusion de 49 stagiaires du quotidien Horoya lors du concours spécial organisé récemment en faveur des stagiaires de la RTG, tout en rappelant le rôle crucial qu’ils jouent dans le fonctionnement du journal.
« Le quotidien national Horoya est l’un des rares journaux à vocation institutionnelle du pays. Il incarne une mémoire vivante de la République et constitue un point direct entre l’État et ses citoyens. Aujourd’hui, ce bulletin de l’information institutionnelle repose sur le travail acharné de stagiaires non rémunérés, invisibles dans l’organigramme officiel, mais omniprésents sur chaque édition. Nous assurons la couverture des activités gouvernementales, la rédaction des articles, la mise en page… autant de fonctions indissociables du service public », soulignent-ils, estimant que les ignorer revient à « nier l’essence même de la justice et de la reconnaissance du mérite ».
Leurs revendications sont précises : « Nous demandons notre intégration immédiate à la fonction publique sur les mêmes bases que nos collègues de la RTG, conformément aux démarches déjà engagées ; la transparence des décisions prises à notre égard, car gouverner exige de rendre compte ; la reconnaissance explicite du rôle stratégique que joue Horoya dans l’écosystème médiatique national. »
Bien qu’en nombre réduit, ces stagiaires se disent fermement déterminés à faire entendre leur voix jusqu’à l’aboutissement de leur combat. Ils appellent à une intervention personnelle du chef de l’État. « Nous sollicitons l’implication directe du Général Mamadi Doumbouya, sur qui nous fondons désormais nos espoirs, et attendons une suite favorable dans les jours à venir. »
Lire l’article original ici.