Ce lundi 12 mai 2025, une délégation de journalistes francophones et d’Asie Centrale a exploré le parc touristique culturel du thé de Wujiatai, un havre de paix verdoyant et chargé d’histoire dans la province du Hubei. De la prestigieuse reconnaissance impériale aux traditions ancestrales, cette immersion au cœur des plantations a révélé un patrimoine fascinant, où la culture du thé se conjugue avec un tourisme florissant.
Leur voyage au cœur de la culture du thé de Wujiatai a débuté devant l’imposante stèle portant l’inscription traduite par leur guide : « Privilège impérial ».
Ce dernier a expliqué avec éloquence la signification de cette distinction, revenant sur l’anecdote linguistique et la valeur symbolique de l’étain, précieux écrin du thé, et du don impérial.
C’est en 1784 que l’empereur Qianlong, séduit par la qualité exceptionnelle du thé cultivé par Wu Changchen, accorda cette marque de faveur suprême, propulsant Wujiatai sur la carte des thés les plus réputés de Chine.
L’écho de cette gloire impériale résonne encore aujourd’hui, comme en témoigne un extrait de la chanson populaire « Impressions d’Enshi », qui met fièrement en avant le « thé de Wujiatai, privilège impérial ».
Cette inscription n’est pas qu’un vestige du passé. Elle imprègne l’identité locale et suscite une fierté palpable chez les habitants rencontrés.
Leur exploration s’est poursuivie vers le Pavillon Long’en, un élégant édifice dont le nom même, « Pavillon de la bienveillance impériale », rappelle la gratitude envers l’empereur.
Sa structure hexagonale à trois avant-toits et ses douze colonnes sont autant de symboles de prospérité et d’harmonie pour les années à venir, comme leur a précisé le guide.
Un peu plus loin, la monumentale Théière Qiankun a attiré tous les regards. Dressée au sommet, elle incarne l’union du Ciel et de la Terre.
La tradition locale invite les visiteurs à la toucher, un geste appelé « porter la théière », homophone de « recevoir la grâce », promettant chance et bonheur, une coutume que certains journalistes n’ont pas manqué d’essayer.
Du haut de la montagne, le regard a embrassé une vue panoramique du village de Wujiatai, un véritable havre de paix où les plantations de thé s’étendent à perte de vue. Ce lieu, autrefois domaine impérial exclusif, est aujourd’hui un modèle de tourisme écologique et culturel, attirant les visiteurs en quête d’authenticité et de paysages sereins.
La légende s’est invitée à leur découverte avec la Montagne de la Tortue Divine. On raconte qu’une tortue millénaire, émerveillée par la beauté des lieux, choisit cet endroit comme demeure, inspirant les cultivateurs à produire un thé digne de l’empereur.
Les journalistes ont ensuite exploré la zone touristique de la Montagne du Thé Impérial, serpentant le long de la poétique « Voie du thé dans les nuages ». Le Temple du Dieu du Thé s’est dressé comme un hommage aux traditions, tandis qu’ils admiraient des arbres de thé centenaires, témoins silencieux de l’histoire de cette culture.
Le développement touristique s’est manifesté avec la moderne Ville du Thé de Tribut, offrant des infrastructures d’accueil et des attractions ludiques au cœur des plantations.
Plus bas, le Jardin de spécimens a illustré les pratiques de culture biologique rigoureuses qui garantissent la pureté et la qualité du thé. Ils ont pu observer les méthodes de récolte, où la délicatesse de la cueillette manuelle côtoie l’efficacité de la mécanisation, et ont noté le rôle essentiel des cueilleuses dans ce processus.
Au détour d’un chemin, la statue de Wu Changchen leur a rappelé le rôle essentiel de ce pionnier. Son savoir-faire ancestral, qui sublime la couleur, l’arôme, le goût et la forme du thé, est perpétué avec passion. Le restaurant « Salle du Parfum », leur a-t-on dit, lui rend un hommage gustatif à travers sa cuisine locale.
Lors de cette visite, les avantages uniques du thé de Wujiatai ont été mis en lumière, fruit d’une altitude idéale (800-1000 mètres), d’un sol naturellement riche en sélénium et de techniques de transformation traditionnelles en six étapes, préservant ainsi son authenticité et ses vertus pour la santé.
L’histoire de Wu Qilao, l’arrière-grand-père de Wu Changchen, qui aurait vécu longtemps et en bonne santé grâce à ce thé précieux, a ajouté une dimension fascinante à leur compréhension du lieu.
L’écho de la renommée de Wujiatai a même inspiré des artistes, comme le chanteur Jiang Dawei, dont la chanson « Buvez une tasse de thé de Xuan’en », a contribué à faire connaître ce trésor au-delà des frontières régionales.
Les journalistes ont également découvert l’engagement du parc dans la transmission du savoir avec sa base de recherche et d’étude culturelle du thé, accueillant des étudiants pour des programmes immersifs.
L’atelier de thé Changchen a témoigné de la reconnaissance du « savoir-faire de fabrication du thé de Wujiatai » comme patrimoine immatériel provincial, perpétuant des gestes ancestraux sous leurs yeux attentifs.
Sur la place de la culture du thé, la monumentale théière « Thé d’accueil » a symbolisé l’hospitalité chaleureuse des communautés locales. La sculpture commémorant le duel de thé de Changchen a rappelé une légende locale où la qualité du thé de Wujiatai triompha lors d’une compétition amicale.
Leur visite s’est poursuivie par la présentation de la société de thé Changchen, acteur clé dans la production et la commercialisation du thé, et s’est achevée par l’évocation des liens historiques avec la cour impériale et la découverte du hall d’exposition du thé de tribut, où trône une statue de Lu Yu, le « Sage du thé ».
La visite du parc touristique culturel du thé de Wujiatai a été bien plus qu’une simple découverte touristique pour les journalistes francophones et d’Asie Centrale.
C’est un véritable voyage dans le temps et au cœur d’une culture millénaire, où l’héritage impérial se mêle harmonieusement à un dynamisme touristique respectueux de l’environnement et des traditions.
Ils ont sans aucun doute été séduits par la beauté des paysages, la richesse de l’histoire et les saveurs exquises de ce thé d’exception, emportant avec eux le souvenir d’une Chine authentique et accueillante. 
De Hubei, Abdoulaye Bella DIALLO pour VisionGuinee.Info
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