La colère monte à Karifamoriah. Plusieurs agents ayant travaillé lors du récent référendum constitutionnel dénoncent le non-paiement intégral de leurs primes. Selon eux, les montants promis ne leur ont pas été versés en totalité, suscitant frustration et incompréhension.
« Après la formation, on nous avait promis 60 000 francs de prime, comme à Kankan. Ici, rien. Pour la prime du bureau de vote, c’était 500 000 prévus, mais on a touché 450 000. Il manque 50 000 francs ! », s’insurge un agent.
Un président de bureau de vote renchérit :
« On nous appelle pour récupérer notre argent… et on nous sert un mensonge : l’argent est là , mais pas en entier. Les présidents devraient toucher 660 000, on nous propose 600 000. Les assesseurs et secrétaires voient aussi leurs primes amputées. Et à Conakry, eux, ont tout reçu ! Pourtant, nous avons pris les mêmes risques pour servir la nation. »
Dans l’après-midi, les derniers agents ont finalement perçu leurs primes, tandis que les premiers payés sont revenus réclamer les montants manquants.
« Moi, j’attends mon tour », souffle un agent sur place.
À Karifamoriah, la gestion des primes électorales ressemble à une course d’obstacles : travail accompli, risques assumés, mais argent distribué au compte-gouttes. Une situation qui risque de laisser des traces bien au-delà des bureaux de vote.
Karifa Doumbouya, correspondant à Kankan
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