La Coalition Nationale des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CONASOC) a tenu mercredi 1er octobre, son assemblée générale élective ordinaire à Conakry.
Cette organisation faîtière représentée dans les 33 préfectures, les 8 régions administratives et les 13 communes de Conakry sera dirigée par un nouveau bureau exécutif national, pour les cinq prochaines années.
 Ce bureau dirigé par Moussa Sangaré est composé de 25 membres dont le mandat n’est renouvelable qu’une seule fois.
Dans son discours, le Président sortant Elhadj Mamadi Keïta a rappelé l’engagement et la participation des premiers responsables de l’organisation à la tête de l’organisation.
« Nos activités couvrent l’ensemble du territoire national, depuis sa création en 2007. La CONASOC a participé à tous les forums des forces vives, aux débats et dialogues relatifs à la promotion de l’État de droit en Guinée, et a siégé dans les différents conseils nationaux de transition. Elle a également pris part à toutes les échéances électorales et aux dialogues organisés dans notre pays. C’est à ce titre qu’elle s’est fortement impliquée dans le processus des changements politiques, sociaux et économiques », a-t-il rappelé.
Présente à cette cérémonie, l’ancienne militante de la société civile guinéenne et actuelle Directrice Générale des Élections (DGE), Djénabou Touré, a prodigué des conseils à ses anciens camarades de lutte : « Les questions politiques ont, certes, dominé sur les questions civiles de notre nation durant ces 10 dernières années. Il faut que nous arrivions à renverser la tendance, parce qu’il le faut. Il y a assez de questions, et je pense qu’il faut aussi réorganiser la société civile, qu’on ne fasse plus le mélange des genres en matière de société civile. Vous êtes une ONG de la santé, vous parlez de politique. Vous êtes une ONG qui parle de protection de l’environnement, vous êtes avec les politiques. Il faut aussi que cette classification soit faite, et que chacun de nous puisse contribuer à la gestion de notre pays, parce que la société civile contribue à la gestion de notre pays ».
Remerciant toutes les équipes qui se sont succédées à la tête de la CONASOC, le président entrant, Moussa Sangaré a, dans un pan de son discours, rappelé quelques défis pour le nouveau bureau exécutif : « Malgré les progrès réalisés par la CONASOC, les défis auxquels nous sommes confrontés sont nombreux et complexes, notamment la rareté et la faible mobilisation des ressources, qui impactent la mise en œuvre des initiatives de développement. Dans ce contexte, notre rôle est plus que jamais crucial. Nous devons être à la hauteur des attentes de nos concitoyens, des populations que nous représentons et des partenaires qui nous soutiennent », a-t-il souligné.
Poursuivant, le nouveau président de cette grande faîtière de la société civile guinéenne ambitionne, avec l’ensemble de son équipe et tous les membres de la CONASOC, de faire de cette faîtière un moteur de changement positif, un catalyseur d’initiatives citoyennes et un pilier de la démocratie participative.
Pour y arriver, Moussa Sangaré entend se focaliser sur plusieurs axes prioritaires, dont, entre autres « Renforcer la participation des membres : chaque voix compte. Nous souhaitons encourager une grande implication de tous, en favorisant le dialogue, la formation, l’échange d’expériences. Accroître notre impact sur le terrain en consolidant nos partenariats, en mobilisant des ressources supplémentaires et en développant des projets innovants adaptés aux réalités locales. Promouvoir la transparence et la bonne gouvernance : la confiance est la base de toute action collective. Nous nous engageons à veiller à ce que notre organisation soit exemplaire dans sa gestion et sa communication », a-t-il expliqué.
Venu honorer de sa présence la cérémonie, le président du Conseil National de la Transition, Dr Dansa Kourouma, un acteur majeur de la société civile guinéenne depuis des dizaines d’années, a rappelé l’importance de l’alternance à la tête de toutes les entités. « Toutes les grandes entités de la société civile, ainsi que les entités politiques et les organisations socioprofessionnelles de notre pays se battent pour se conformer à la loi. Parce qu’en réalité, si une organisation de la société civile ne donne pas les meilleurs exemples en matière de gouvernance interne, en matière de respect des valeurs et des droits démocratiques, on ne peut pas donner de leçons à l’État et au gouvernement. C’est pourquoi il est important de balayer devant sa porte avant de demander aux autres de balayer dans la rue… ».
À en croire l’ancien président du CNOSCG : « La société civile, à une certaine époque, n’était pas habituée à organiser ce genre d’accord. Les mêmes présidents, ils le sont pour toujours. C’est pourquoi je félicite d’abord le président sortant, avant de féliciter le président entrant. Parce que le président entrant a tenu des promesses, il a pris des engagements. C’est à l’occasion du prochain congrès qu’on va le féliciter… », a-t-il laissé entendre.
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Mamadou Yaya Barry
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