Devenu célèbre après avoir conduit les débats dans le procès des évènements du 28 septembre, le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara a été élu, ce jeudi 12 juin, président du Conseil d’administration de l’Association des magistrats de Guinée avec 248 voix sur 253 suffrages valablement exprimés, soit 98,02%.
Le magistrat a remercié ses pairs pour le choix porté sur sa personne. Il dit mesurer ‘’l’importance de cette mission, dans un contexte où notre association traverse une phase difficile, marquée par des incompréhensions et parfois des comportements qui heurtent les exigences fondamentales de notre noble fonctionnement’’.
Dans son discours, le juge Tounkara a adressé ses félicitations à ‘’l’ensemble des membres du conseil d’administration sortant, et plus particulièrement à son président, pour le travail remarquable accompli durant leur mandature’’.
Il espère ‘’pouvoir bénéficier de leur expérience, de leurs conseils et de leur soutien bienveillant dans cette nouvelle étape de la vie de notre association’’.
Il a mis l’occasion à profit pour inviter les magistrats à saisir cette opportunité pour ‘’réaffirmer notre engagement commun, c’est-à-dire celui de faire vivre et rayonner l’éthique, la dignité et la solidarité dans la magistrature guinéenne’’.
Ibrahima Sory 2 Tounkara a tenu à rappeler que ‘’l’Association des magistrats de Guinée n’est pas une tribune de clans. Elle est par essence une structure d’unité professionnelle, de réflexion, de veille idéologique et de défense des intérêts de la magistrature. Nous devons en préserver le caractère sacré, loin des calculs personnels, des querelles de chapelle ou des dérives partisanes’’.
Il dit à qui veut l’entendre qu’un ‘’magistrat qui renonce à l’éthique affaiblit toute la justice. Un magistrat qui agit sans loyauté, compromet l’indépendance qu’il réclame. Un magistrat qui divise, trahit le serment qu’il a prêté’’.
En sa qualité de président élu, il tend ‘’la main à tous, sans exclusion, pour reconstruire ensemble l’unité de notre association’’, avant d’énumérer des valeurs que doit incarner chaque magistrat.
‘’Premièrement, l’intégrité afin que notre comportement en tant que magistrat soit à l’image des décisions que nous rendons, c’est-à-dire rigoureux, impartial et digne. Deuxièmement, la collégialité. Que nos divergences s’expriment dans le respect et que nos convergences se construisent dans l’écoute mutuelle. Troisièmement, l’exemplarité. Que nous soyons individuellement et collectivement des modèles pour la société que nous servons’’, a-t-il cité.
Il s’engage à ouvrir un cadre de dialogue ‘’permanent, démocratique et inclusif, où chacun aura la possibilité de s’exprimer, de proposer et de construire. Nous nous engageons à renforcer les mécanismes internes de veille déontologique au sein de notre association, sans esprit de chasse aux sorcières, mais avec la ferme volonté de faire respecter nos principes’’.
Il promet de ‘’promouvoir des actions de formation, de solidarité et de coordination, afin que chaque magistrat, quel que soit son plan, se sente protégé, valorisé et entendu’’.
Il insiste sur le fait que ‘’ce n’est que dans l’union et dans l’exemplarité que nous pourrons redonner toute sa crédibilité à notre association et au-delà à la justice guinéenne’’, tout en rappelant que ‘’notre responsabilité morale et professionnelle nous impose aujourd’hui de sortir des logiques d’affrontement pour entrer résolument dans une culture d’unité, de respect mutuel et de dépassement de soi’’.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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