Le journaliste reporter d’images à la Radio Télévision Guinéenne (RTG), Daouda Taban Sylla, a tiré sa révérence ce vendredi 15 août 2025 en Tunisie, des suites d’une maladie. Après l’annonce de son décès, un reporter de VisionGuinee s’est rendu à son domicile, situé à Yimbaya dans la commune de Matoto.
Ses collègues de la RTG étaient venus exprimer leur solidarité à sa famille. Sur place, certains d’entre eux ont accepté de parler de celui qu’ils qualifient d’exceptionnel, partageant des souvenirs inoubliables.
Safiatou Condé, journaliste reporter d’images à la RTG, se rappelle d’un homme jovial, rigoureux et d’une grande gentillesse. “Daouda Taban, c’était la joie incarnée. Dès qu’on parle de lui, on visualise immédiatement son sourire, sa façon de vivre. Il ne pouvait pas arriver quelque part sans laisser une empreinte positive. Il apportait toujours de la lumière, de l’éclat et de la bonne humeur autour de lui. Pour tous ceux qui l’ont connu, ce qu’on retient de lui, c’est simplement sa joie de vivre”, témoigne-t-elle.
Elle raconte que, malgré sa maladie, c’était lui qui réconfortait ses proches. “Il était malade, c’est vrai, mais au téléphone, on ne le sentait pas, tellement il savait transmettre sa joie. Au lieu d’être réconforté, c’est lui qui nous remontait le moral. Lorsqu’il était à l’hôpital de l’amitié sino-guinéenne, j’étais en route pour le voir. Je lui ai dit : ‘Daouda, je viens te rendre visite’. Il m’a répondu : ‘Non, Safi, je quitte pour Donka’. Il parlait comme d’habitude, sans laisser paraître la gravité de son état. C’était notre dernière conversation, il y a une semaine’’, précise-t-elle.
Safiatou se souvient également d’un épisode révélateur de son caractère. “Il a été interpellé par la gendarmerie suite à une publication sur le site de la RTG qu’il gérait. Le lundi suivant, il est venu au conseil en plaisantant. Je lui ai demandé : ‘Daouda, tu es dans cette situation et tu arrives encore à faire rire tout le monde ?’ Il m’a répondu : ‘Mais c’est ça, la vie’. C’était un homme joyeux, rigoureux, passionné par le journalisme”, confie-t-elle.
Très émue, elle ajoute que “ce qui me peine le plus, c’est qu’il s’est battu pour intégrer la fonction publique. Trois mois après sa titularisation, il nous a quittés. Il n’a même pas pu toucher son premier salaire”.
Le défunt laisse derrière lui une veuve et deux enfants, qu’il a confiés au ministre de l’information et de la communication. “Avant de partir, c’est comme s’il savait. Il a dit au ministre Fana Soumah : ‘Prenez soin de mes enfants. Je pars me traiter, je reviendrai. Je compte sur vous’. Ce message doit rester un devoir de mémoire. N’oublions pas sa famille, ses deux enfants. Tout son combat, c’était pour eux. Il avait aussi perdu son père il y a un an. Daouda était un ami sincère, c’est pourquoi, tout le monde parle de lui aujourd’hui’’.
Concernant les préparatifs des obsèques, il précise que ‘’l’État, via les ministères concernés, œuvre pour le rapatriement du corps. Les détails seront communiqués ultérieurement.”
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.info
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