La Guinée est le premier pays africain dont sont originaires les demandeurs d’asile en France, selon l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides. Le nombre de Guinéens demandeurs d’asile a bondi de près de 50% en un an, quand bien même le pays ne connaît pas une situation de conflit armé.
Avec 11 336 demandes d’asile en France l’an dernier, la Guinée occupe une nouvelle fois le premier rang des pays africains dont sont originaires le plus de demandeurs d’asile en France, devant la République démocratique du Congo et la Côte d’Ivoire.
Le pays se retrouve même parmi le plus haut nombre de demandes parmi les pays du monde, elle ferme le podium des demandes d’asile en France, devancée par l’Afghanistan et l’Ukraine, loin devant Haïti, prise en étau par les gangs et le Soudan, ravagé par la guerre.
Dans son rapport, l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) a observé une hausse de 47,8% des Guinéens demandeurs d’asile en France en une seule année.
Le pays est bien loin des situations de conflit les plus complexes, mais, selon l’Ofpra, ce résultat s’explique surtout par la répression politique des militants de l’opposition et de la société civile. Une situation qui perdure depuis une bonne décennie et qui semble s’aggraver.
De plus en plus de Guinéennes demandent l’asile
« La demande d’asile guinéenne a connu des évolutions suite au coup d’État du 5 septembre 2021 et la prise de contrôle du pays par le CNRD », explique l’Ofpra dans son rapport. L’institution ajoute que les demandeurs « se réfèrent désormais au blocus politique et démocratique » opéré par la junte. Si la situation politique s’est aggravée depuis le putsch du général Mamadi Doumbouya, elle est loin d’être nouvelle.
Depuis 2015 déjà, l’agence enregistre des demandes guinéennes essentiellement liées aux violences politiques. Les principaux requérants étant des militants du parti d’opposition UFDG, et, depuis peu, des membres du mouvement FNDC. L’Office note également « une hausse significative des (demandes faites par des) femmes guinéennes », victimes de violences sexuelles.
Par RFI
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