Le substitut du procureur du tribunal de première instance de Coyah, Mohamed Aly Condé est revenu sur le dossier de Sytan Touré alias Orange money et autres, accusés dans l’affaire de l’assassinat de Mory Condé et Abdoulaye Bangoura en septembre 2020 et de plusieurs vols à main armée perpétrés dans les zone de Coyah, Forécariah et Dubréka.
Plus de quatre ans après les faits, les présumés auteurs ont comparu devant le tribunal correctionnel de Coyah, ce lundi 19 mai. A l’issue des débats, le procureur a requis la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 30 ans.
‘’Le dossier avait été évoqué la dernière fois et aujourd’hui, nous sommes rentrés au fond. On a même clôturé les débats. J’ai présenté mes réquisitions et il y a eu les plaidoiries de l’avocat des accusés. Par rapport aux faits, c’est un dossier de septembre 2020, où il y a eu des séries d’assassinats et de vols à main armée. D’abord, dans la nuit du 25 au 26 septembre 2020 au Km 36, ce groupe a monté un guet-apens devant un certain Mory Condé qui a été abattu froidement. Une semaine après, il y a eu une autre attaque à main armée au Km 36 dans une boutique. Un certain Abdoulaye Bangoura a pris une balle et est décédé’’, rappelle-t-il.
Le procureur souligne que ces prévenus avaient reconnu les faits à eux reprochés lors de l’enquête préliminaire. ‘’Devant les officiers de police judiciaire, ils ont reconnu les faits et devant le magistrat instructeur, leur position n’a pas varié. Lors du procès, vers la fin, quand ils ont été confondus avec des preuves irréfutables et des témoignages concordants qu’ils sont passés aux aveux’’.
Insécurité galopante à Coyah
Le substitut procureur du tribunal de première instance de Coyah a dénoncé la montée en puissance de l’insécurité dans cette zone. Il a aussi rappelé les mécanismes mis en place pour lutter contre ce phénomène.
‘’L’insécurité a atteint un niveau extrêmement élevé à Coyah. Il ne passe pas un seul jour à Coyah sans qu’il n’y ait un vol à main armée. Chaque semaine, nous enregistrons au minimum un cas de meurtre. Ce qui veut dire que le phénomène est devenu très fréquent. Pour lutter contre ce phénomène, une patrouille mixte a été instaurée (…). Les services de sécurité ont fait des descentes dans des lieux de consommation de chanvre indien qui florissaient à Coyah et environs. Il y a beaucoup de chantiers abandonnés ou les jeunes se permettaient de fumer du chanvre indien. Ce qui nous a permis de procéder à plusieurs interpellations et ces dossiers sont pendants devant le tribunal correctionnel. D’autres, pour vols simples, vols aggravés et même pour des faits d’assassinats et meurtres’’, affirme-t-il.
‘’Au-delà de ces mesures pratiques qui sont en cours, j’ai requis la réclusion criminelle à perpétuité. Ça veut dire que face à ces phénomènes, nous ne portons pas de gants. Nous requérons l’application stricte de la loi pénale. Parce que la condamnation de ces présumés malfaiteurs ne va pas mettre fin aux phénomènes, mais ça va diminuer le nombre’’, estime Mohamed Aly Condé.
Alors que l’avocat de ces prévenus, Maître Aboubacar Camara accuse certains membres des forces de l’ordre de fournir des armes aux malfrats, le procureur réagit : ‘’Je m’inscris en faux. La zone de Coyah est très exposée. Nous sommes à côté de la Sierra Léone et la frontière là est très poreuse. La Sierra Léone a connu la guerre civile où il y a eu prolifération des armes de guerre. Le plus souvent, les armes qui sont saisies sur ces malfrats ne proviennent pas de la Guinée. Ce sont des armes qui ont été utilisées par les rebelles du côté de la Sierra Léone. Depuis que nous avons commencé les audiences criminelles, aucun militaire n’a été dénoncé. Ce qui veut dire que ces armes viennent d’ailleurs’’, le procureur Condé.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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