Au terme de l’audience de Ibrahima Diawara, ce lundi 19 mai, accusé d’avoir assassiné Mamadou Saidou Bah, élève en classe de 6ème année le 24 décembre 2024, dans la préfecture de Coyah, Maître Salifou Béavogui, l’avocat de la famille de victime se dit attristé par de telles atrocités.
Le prévenu qui a comparu à la barre du tribunal de première instance de Coyah, vêtu d’une chemise aux motifs calligraphiés en arabe, reconnait les faits, mais affirme qu’il était possédé par le diable lors de la commission de l’acte.
‘’Cet adolescent a été arraché à l’affection de ses parents et amis dans une mort tragique, entraîné le 24 décembre 2024 dans un buisson par Ibrahima Diawara qui comparait ici. Malmené, torturé et la gorge tranchée, pour des raisons très malheureusement que l’accusé n’arrive pas à situer. La seule raison qu’il évoque ici, c’est qu’il était habité par le diable lorsqu’il agissait, mais en réalité, tel n’est pas le cas’’, affirme l’homme en robe noire.
Maître Salifou Béavogui déclare que ‘’c’est un monsieur qui a un gris-gris appelé Condölo qui a été saisi chez lui lors de la perquisition opérée par la police sous la direction du procureur de la République. Les images ont été brandies à l’audience. Son gris-gris se nourrit de sang humain ou d’animal. C’était pour nourrir son Condölo qu’il a tué ce jeune adolescent qui était en compagnie de ses amis le 24 décembre. Il l’a guetté et l’a fait miroiter un bonbon. Finalement, il l’a conduit dans un buisson où il est parti l’assommer, comme s’il donnait la mort à un gibier ou poulet de façon anodine’’.
‘’Les faits sont graves et écœurant. Le crime est crapuleux, douloureux. C’est effroyable. Les parties civiles ont du mal à digérer. L’accusé joue toujours à l’innocent. Mais c’est un accusé qui a agi en toute connaissance de cause avec préméditation et guet-apens. Le moment venu, nous demanderons la requalification des faits, parce qu’il est renvoyé pour meurtre. Il a attendu cet enfant pour lui donner la mort en lui demandant s’il est le fils du chef de secteur’’, fustige Maître Béa.
L’avocat se dit surpris de voir une seule personne commettre un tel crime. ‘’Même pour égorger seul un mouton ou une chèvre, ce n’est pas facile, à plus forte raison un être humain. Ce monsieur a dû agir de concert avec d’autres personnes. Quatres ont été interpellées, mais il est le seul à être renvoyé en audience publique. Parmi les personnes qui ont bénéficié d’une ordonnance de non-lieu, il y a une qui a reconnu les faits. Le père de la victime viendra davantage éclairer la religion du tribunal criminel de Coyah. L’accusé sera confondu et la vérité va jaillir. Il n’aura pas de porte de sortie. C’est le boulevard de la condamnation qui va se refermer sur lui’’, martèle-t-il.
A la question à savoir que compte faire la partie civile alors que 4 autres personnes ont bénéficié d’une ordonnance de non-lieu dans cette affaire, Maître Béa répond : ‘’C’est une décision qui a été rendue après instruction préparatoire. Rien n’est exclu, rien n’est perdu. Les débats seront déterminants. Si à l’issue des débats, il y a des charges qu’on peut porter contre eux, je suis sûr que d’autres dispositions pourraient être envisagées. Mais pour le moment, c’est le seul. Donc, il faut qu’il nous dise la vérité, rien que la vérité’’.
‘’Aujourd’hui, j’ai les larmes aux yeux. On essaye de reconstituer ce scénario. Les deux n’ont pas la même force. L’enfant qui a été trimballé sans défense. Lui-même, il a dit qu’il l’a frappé avec un bâton, il est tombé comme si on tapait un chien. Il s’est saisi de son couteau pour l’égorger, ça fait pleurer. Quand on est faible et qu’on subit de telles atrocités, c’est difficile. Je suis très affecté. Mais l’accusé tente de minimiser l’acte alors qu’il a pris tout son temps pour le faire. Nous sommes tous des pères de famille. Quand ton enfant est le seul qu’on enlève du groupe et conduit dans un buisson pour être égorgé comme un mouton, le tribunal doit sévir. Le crime est odieux et crapuleux. Il doit être sanctionné sévèrement’’, lance-t-il.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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