L’Office national de formation et de perfectionnement professionnels (ONFPP) a clôturé, ce mercredi 4 juin, une session de formation dédiée à la gestion des conflits et réclamations au profit des agents de la World Chimpanzee Foundation (WCF) à Mamou. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre les deux institutions.
Durant trois jours, des thématiques visant à renforcer les capacités des participants en matière de gestion des conflits dans les aires protégées ont été abordées. Plusieurs modules ont été développés allant de la gouvernance participative aux mécanismes de gestion des plaintes en passant par la résolution des conflits et le dialogue communautaire.
Au terme de la formation, Fatoumata Lamarana Barry, chargée de communication de la WCF à Mamou, a déclaré que ‘’nous avons appris le mécanisme de gestion des plaintes dans les aires protégées. C’est vrai qu’on avait des stratégies de résolution des plaintes au sein de notre institution, mais cette formation est un plus pour nous pour mieux gérer les plaintes venant des différentes communautés du parc national Penselli Soya Sabouya’’.
Gnakoye Monemou, ingénieur agroéconomiste à l’ONFPP, a rappelé que ‘’nous sommes en partenariat avec la WCF. C’est dans ce cadre que des besoins de formation ont été soumis par l’organisation à l’ONFPP. La thématique sur la gestion des plaintes et réclamations est cruciale pour cette institution environnementale. Pour bien mener ses activités, il faut maîtriser les mécanismes de gestion des plaintes dans les aires protégées’’.
Mamadou Yaya Baldé, chargé d’activités à la WCF, affirme que cette formation vient à point nommé et les notions apprises lui permettront de mieux accomplir sa mission sur le terrain.
‘’Je réalise des missions de gestion des conflits sur le terrain. On avait des difficultés, on les a exposées et on sait désormais comment les gérer. Les conflits hommes-faune, c’est ce qu’on rencontre dans le parc national. Le parc œuvre dans la protection de l’environnement. Il y a la loi qui interdit de tuer certains animaux. Or, la communauté vit de l’agriculture et d’élevage. Parfois, des animaux sauvages viennent piller leurs cultures et s’attaquent à des animaux domestiques. Nous partons en tant que médiateurs pour atténuer ce type de conflits. Beaucoup de plaintes qu’on ne parvenait pas à résoudre, à l’issue de cette formation, je suis convaincu de pouvoir les résoudre’’, a-t-il rassuré.
Moussa Doumbouya, responsable de la gestion des conflits au sein de la WCF, a souligné que son organisation œuvre dans le domaine de la conservation. ‘’Elle est représentée en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Libéria et en Sierra Leone. Nous intervenons dans la création et la gestion des aires protégées, comme le parc national du Moyen-Bafing, et nous travaillons actuellement sur le parc du Badiar à Koundara et le futur parc national Penselli Soya Sabouya’’, a précisé ce participant.
Mieux outillé, il reste convaincu qu’il ‘’faut utiliser des mesures proactives comme la sensibilisation pour faire comprendre aux communautés l’importance des aires protégées pour qu’ils puissent vraiment accepter cette cohabitation avec la faune sauvage. Ce qui reste clair, ce n’est pas une chose facile, mais avec le temps, nous pensons que nous y arriverons’’.
C’est pourquoi, a-t-il fait savoir, ‘’cette formation, nous l’avons trouvée très importante. Nous avons appris pas mal de choses qui, dans l’avenir, nous permettront de mieux intervenir sur le terrain. Parce que la communauté vit dans le parc, et cette communauté est victime parfois des dégâts causés par des animaux sauvages. À un moment donné, ça peut créer des mécontentements.  Si cette communauté n’est pas rétablie dans son droit, elle peut à n’importe quel moment abattre ou bien détruire la zone censée être conservée’’.
Pour sa part, Ousmane Diallo, chargé de formation au cabinet Développement local et management public (Delmap) Consulting International, a noté que ‘’pendant ces trois jours de formation, nous avons abordé des thématiques pour renforcer les capacités des participants en gestion des conflits dans les aires protégées. Les modules couvraient la gouvernance participative, les mécanismes de gestion des plaintes, la résolution des conflits et le dialogue communautaire’’.
‘’Concernant le mécanisme de gestion des plaintes, nous avons développé comment enregistrer, traiter les plaintes et assurer le suivi-évaluation des résolutions. Nous avons ciblé différents types de conflits, notamment hommes-faune et ceux liés à l’occupation des terres ou à l’utilisation des ressources. On a également abordé le cadre juridique sur la gestion des plaintes pour faire participer les communautés dans le cadre de la gestion des conflits’’, a-t-il précisé.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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