Dans une déclaration à Conakry, ce lundi 07 juillet 2025, le collectif des stagiaires du quotidien national Horoya crie à l’exclusion et sollicite l’implication du président Général Mamadi Doumbouya pour leur intégration immédiate à la fonction publique sur les mêmes bases que ceux de la RTG.
DÉCLARATION DU COLLECTIF DES STAGIAIRES DU QUOTIDIEN NATIONAL HOROYA
Un cri d’alarme face à l’exclusion et à l’injustice
Conakry, le 7 juillet 2025
Nous, stagiaires du Quotidien National Horoya, élevons aujourd’hui la voix pour dénoncer l’injustice systémique dont nous sommes victimes.
Depuis plusieurs années, sans contrat ni statut, nous assumons des responsabilités relevant pleinement du service public de l’information. Et pourtant, nos droits fondamentaux continuent d’être ignorés. Ce traitement reflète une discrimination structurelle, injuste et inacceptable.
-UNE EXCLUSION QUI INTERROGE L’ÉQUITÉ RÉPUBLICAINE
Des démarches concrètes avaient été entreprises depuis plusieurs années en vue de notre intégration à la Fonction publique. Portées jusqu’au sommet de l’État, elles reconnaissaient la légitimité de notre engagement ainsi que la pertinence de notre mission. À plusieurs reprises, notre dossier a été inscrit à l’ordre du jour du Conseil des ministres, preuve que notre situation était bien identifiée et considérée comme fondée.
Mais aujourd’hui, nous sommes face à une injustice criante : malgré l’annonce du recrutement de 10 000 agents publics, notre ministère a été écarté sans explication. Plus grave encore, le concours « spécial » tant attendu n’a concerné que la RTG, excluant arbitrairement les 49 stagiaires de Horoya.
Comment prétendre refonder un pays sans ceux qui, jour après jour, en consignent l’histoire ?
Comment construire un État de droit en marginalisant ceux qui rendent compte de son action, sans statut ni reconnaissance ?
UNE PRESSE ESSENTIELLE, MAIS MÉPRISÉE
Le Quotidien National Horoya est l’un des rares journaux à vocation institutionnelle du pays. Il incarne une mémoire vivante de la République et constitue un pont direct entre l’État et ses citoyens.
Aujourd’hui, ce pilier de l’information institutionnelle repose sur le travail acharné de stagiaires non rémunérés, invisibles dans l’organigramme officiel mais omniprésents sur chaque édition.
Nous assurons la couverture des activités gouvernementales, la rédaction des articles, leur relecture, la mise en page — autant de fonctions indissociables du service public.
Nous ignorer, c’est nier l’essence même de la justice, de la reconnaissance du mérite, et du respect du travail accompli.
NOS REVENDICATIONS SONT CLAIRES
Face à cette exclusion manifeste, nous demandons :
– Notre intégration immédiate à la Fonction publique, sur les mêmes bases que nos collègues de la RTG, conformément aux démarches engagées.
– La transparence des décisions prises à notre encontre, car gouverner exige de rendre compte.
– La reconnaissance explicite du rôle stratégique que joue Horoya dans l’écosystème médiatique national.
POUR UNE REFONDATION VÉRITABLE
Refonder une nation ne signifie pas effacer celles et ceux qui y ont contribué en silence.
Refonder, c’est corriger les injustices, rétablir l’équité, valoriser chaque maillon de la chaîne républicaine, et rendre visible l’invisible. Nous ne sommes pas « juste des stagiaires ». Nous sommes les sentinelles silencieuses de l’information publique. Nous ne demandons pas un privilège. Nous réclamons la reconnaissance de notre droit légitime : être intégrés comme agents publics.
Les choix que font les hommes de pouvoir déterminent la destinée de tout un peuple. Nous sommes précisément face à ce genre de situation. Dans cette affaire, il n’est pas question de vengeance, de révolte ou même d’indiscipline. Il s’agit plutôt d’une question d’équité, de justice et de reconnaissance. Comme l’a si bien dit Albert Camus : « La démocratie n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité. »
Nous ne sommes peut-être pas aussi nombreux que nos confrères de la RTG pour que l’on nous réponde. Mais nous avons nos plumes et notre foi en Dieu et en l’État, à qui d’ailleurs nous lançons cet appel solennel aujourd’hui, avec humilité et tout le respect qui l’accompagne, pour nous rétablir dans nos droits.
Pour finir, nous sollicitons l’implication personnelle du Chef de l’État, le Général Mamadi Doumbouya, connu pour ses qualités de leader qui ne tolère pas l’injustice et qui milite pour l’équité et l’égalité entre toutes les filles et tous les fils de ce pays. Nous attendons avec espoir une suite favorable à nos revendications dans les jours prochains.
Le Collectif des Stagiaires du Quotidien National Horoya
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