L’écrivain guinéen Tierno Monénembo peine encore à digérer le vol de l’ordinateur contenant le manuscrit de son prochain roman. Dans un entretien accordé à TV5 Monde, il exprime son désarroi et pointe du doigt les plus hautes sphères du pouvoir.
En mai 2024, Tierno Monénembo a été victime d’un cambriolage à domicile. Il rappelle que seul son ordinateur portable, contenant le manuscrit de son nouveau roman, a été dérobé.
Il affirme l’avoir vécu ‘’très mal. C’est extraordinaire. C’est le genre de choses que je ne souhaite à personne. Même pas à mon pire ennemi. Perdre un manuscrit, c’est perdre un membre, c’est perdre une partie de soi-même’’.
‘’Ce roman, j’ai passé trois ans à l’écrire. J’étais en train de le relire pour dix ou quinze jours avant de le poster à mon éditeur à Paris. Et c’est là qu’on vient me l’arracher en pleine journée. Et ce qui est curieux, c’est que l’ordinateur qui contenait ce roman était le seul objet qui était subtilisé dans mon appartement’’, déplore-t-il.
Quand on lui demande s’il pense ce vol pourrait être lié à son positionnement politique aujourd’hui, l’écrivain répond par l’affirmative. ‘’Il me semble bien que oui. Tout le monde le pense en Guinée. Un petit délinquant ne procède pas ainsi. On a proposé jusqu’à 5000 euros de récompense à quiconque ramènerait l’ordinateur. Personne ne s’est présenté’’.
L’écrivain affirme que son ordinateur ‘’valait à peine 300 ou 400 euros. C’est un vieil ordinateur sur lequel j’aimais beaucoup travailler parce que le clavier était très pratique’’. Il révèle que ‘’c’est un gros délinquant qui a volé ce manuscrit. Un délinquant qu’il faut chercher au sommet le plus haut du pouvoir’’.
Monénembo note que les appels lancés à l’endroit du chef de l’Etat sont restés sans suite. ‘’Il y a une association qui s’est formée pour essayer de retrouver mon manuscrit qui a écrit au président actuel, au président de la transition, moi, je l’appelle ainsi. Et il n’y a même pas eu de réponse. C’est le mépris tout le temps. Ces gens-là savent mépriser’’, fustige l’auteur de Saharienne indigo.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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