Limogé le 22 janvier 2025 pour détournement de deniers publics et mauvaise gestion, l’ancien directeur général du Patrimoine bâti public, Mohamed Doussou Condé, demeure introuvable près de cinq mois après son éviction. Pourtant, selon plusieurs sources concordantes, un mandat d’arrêt aurait été émis à son encontre.
L’affaire, qui porte sur une somme dépassant les 200 milliards de francs guinéens, est censée être entre les mains de la chambre de l’instruction de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Mais jusqu’ici, aucun signe d’interpellation, aucun communiqué officiel, et surtout, aucune avancée visible dans un dossier qui suscite autant de promesses que de doutes.
Le silence autour de l’affaire alimente les soupçons d’une judiciarisation à deux vitesses. Comment expliquer qu’un ancien haut responsable d’une institution rattachée à la présidence de la République, soupçonné de détournement à cette échelle, puisse échapper aussi longtemps à la justice, dans un pays où les autorités de transition ne cessent de clamer leur engagement contre la corruption ?
Son adjoint, Aly Soumah, également débarqué dans le cadre du même scandale, est concerné par les enquêtes en cours, sans qu’on sache vraiment où en est la procédure.
En attendant, le chef de la junte militaire a nommé une nouvelle directrice à la tête du Patrimoine bâti public, dans l’espoir – officiel du moins – de remettre de l’ordre dans une administration plombée par des années de gestion opaque. Mais cette nouvelle nomination suffira-t-elle à faire oublier les zones d’ombre de ce dossier ?
En l’état, l’affaire Mohamed Doussou Condé ressemble moins à une véritable opération mains propres qu’à un feuilleton inachevé, où la justice semble peiner à franchir le pas de la fermeté.
Lire l’article original ici.