Dans la préfecture de Coyah, c’est une activité que M’Mah Aissata Sylla exerce depuis plusieurs années afin de joindre les deux bouts. Sous la pluie, assise, lunettes sur le nez et marteau en main, elle concasse inlassablement des pierres pour les réduire en gravier. Rencontrée sur son lieu de travail à Sanoyah, près des rails, à côté d’autres femmes, dame Sylla, malgré le poids de l’âge, continue d’exercer ce métier.
Marteaux, burins et pelles sont les outils que cette vieille dame utilise pour casser les pierres. Or, cette activité exige beaucoup d’efforts, et M’Mah Sylla est parfois obligée de payer de jeunes hommes pour l’aider à casser les grosses pierres.
‘’Je porte ces lunettes parce que mes yeux me font mal. J’ai même été opérée, mais jusqu’à présent cela me fatigue. Donc, je suis obligée de payer quelqu’un pour casser les blocs et les envoyer ici, parce que je ne peux pas les transporter sur ma tête’’, affirme-t-elle.

M’Mah Sylla pratique cette activité pour subvenir aux besoins quotidiens de sa famille. Alors que son mari est alité depuis des mois, c’est sur elle que reposent toutes les charges familiales.
‘’Mon mari est malade. Ma maman aussi est malade et elle est au village. Donc, quand je gagne de l’argent, j’en envoie un peu pour ma mère. Le reste, je paie le loyer et assure les autres dépenses. Ce n’est pas par plaisir que je viens travailler ici. Je n’ai vraiment pas le choix. Mes enfants me disent d’arrêter, mais je ne peux pas, car il faut que je me débrouille au lieu de rester assise à la maison sans rien faire’’, souligne dame Sylla.
Le prix d’un tas de gravier se négocie entre 250.000 et 300.000 GNF, selon elle. Cependant, les clients se font rares. Parfois, dit-elle, ‘’nous pouvons rester des semaines, voire des mois, sans avoir d’acheteurs. Cela nous fatigue beaucoup, surtout pendant la saison pluvieuse. Mais nous continuons parce que c’est ici que nous trouvons notre gagne-pain’’.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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