L’insécurité bat son plein dans la capitale Conakry. Ce jeudi 22 mai 2025, Souleymane Bah, âgé de 19 ans, a été poignardé à mort par un individu dont l’identité n’est pas encore connue, dans le quartier Wanindara 3, commune de Lambangni.
Un reporter de VisionGuinee s’est rendu dans la maison mortuaire. Dans son récit, Mamadou Aliou Salimatou Bah, oncle maternel du défunt, explique comment son neveu a perdu la vie. Extraits…
‘’C’est vers 20h qu’on m’a appelé. Je n’étais pas sur place, mais je vais m’efforcer de rapporter ce qu’on m’a raconté. On m’a appelé pour me dire que mon neveu a été poignardé par un jeune. Il se dirigeait vers l’hôpital régional de Conakry, situé à Entag-Nord. Je suis parti là-bas. Dès mon arrivée, j’ai appris qu’il était décédé. J’ai posé des questions pour savoir ce qui s’était réellement passé. On m’a expliqué que l’hôpital se trouvait près de chez sa maman, dont la sœur était malade. Mais qu’elle avait perdu connaissance. On lui avait demandé d’aller chercher quelqu’un pour la réveiller.
Apparemment, c’était une situation habituelle. Quand il est parti, 15 minutes plus tard, un jeune est venu nous annoncer que Souleymane a été poignardé. Des jeunes l’ont retrouvé gisant par terre. On l’a pris pour l’emmener au centre de santé de Wanindara. De là, on nous a orientés vers l’hôpital régional. Quand les médecins l’ont examiné, ils ont déclaré son décès.
En réalité, il était déjà mort avant d’arriver au centre de santé. Mais comme il y avait une foule sur les lieux, ils ont eu peur d’annoncer la nouvelle. Ils ont dit de l’amener ailleurs, en espérant peut-être pouvoir le sauver. Une fois à l’hôpital, ils ont constaté qu’il était déjà décédé. Comme ce sont des jeunes qui le portaient, ils gardaient toujours l’espoir en nous disant de partir, pensant qu’on pourrait encore agir. C’est de là que nous sommes revenus à la maison mortuaire.
Nous avons alerté les autorités. Nous leur avons signalé qu’un jeune était soupçonné. Il revient aux autorités d’intervenir. Nous avons appelé le chef du quartier et échangé avec lui. Ce matin-là, il est finalement venu vers 10 heures. Nous avons discuté, puis nous sommes rendus ensemble à la police judiciaire.
Concernant la récupération du corps pour qu’il soit enterré, on nous a dit d’attendre. On nous dit que récupérer le corps sans autopsie rend impossible la connaissance exacte des causes du décès. Pour la famille, c’est un choc. Tout le monde est bouleversé. Certains ont demandé de pardonner. Mais pardonner, c’est quand on connait la personne à laquelle on accorde notre pardon. Or, jusqu’à présent, ce n’est pas le cas. On nous a parlé d’un jeune que certains connaissent, mais nous, nous ne le connaissons pas, et il n’a pas été arrêté.
Personne n’a été interpellé ni même inquiété. On nous dit qu’ils travaillent sur l’affaire. Nous attendons des résultats. Ce n’est pas que nous refusons de pardonner, mais il faut d’abord identifier le coupable et comprendre son geste pour décider. C’est une question de justice’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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