Ce mercredi 23 avril, des habitants du quartier Gomboyah, secteur Sansangny, ont vu des gendarmes accompagnés de jeunes armés de burins et de toutes sortes de matériels venir pour démolir leurs maisons. Selon le chef de carré de cette zone, c’est un particulier qui réclame la propriété des lieux. À l’en croire, plusieurs maisons sont concernées par cette mesure.
Un face-à-face tendu oppose les jeunes du quartier aux gendarmes depuis plusieurs heures. Des pneus sont brûlés par endroits. Les gendarmes, pour disperser la foule, font usage de gaz lacrymogènes.
Les jeunes du quartier promettent de ne pas se laisser faire. Ils se disent prêts à en découdre avec les gendarmes pour être rétablis dans leurs droits. Un manifestant, rencontré sur les lieux, visiblement très en colère, lâche : ‘’on ne peut pas nous déloger comme ça. C’est injuste’’.
Souleymane Bah, chef de carré de cette zone, affirme que ‘’très tôt ce matin, nous avons vu des gendarmes accompagnés de jeunes venir défoncer nos portes. Ils étaient venus pendant le mois de Ramadan pour cocher toutes nos concessions. Après, ils nous ont demandé de cotiser de l’argent. Chaque concession devait donner 1 million pour négocier avec lui. Certains avaient commencé à donner’’.
Aujourd’hui, dénonce-t-il, ‘’c’est leurs bruits qui nous ont réveillés. Ils sont venus avec des jeunes de Kassonyah pour détruire nos maisons. Nous demandons à l’État de nous venir en aide. Si c’était une zone réservée à l’État, on aurait dû accepter. Mais une personne se lève un beau matin pour exiger qu’on quitte les lieux, alors qu’il y a des personnes qui ont acquis ces terrains depuis 20 ans. D’autres, leurs enfants sont nés ici. Ils n’ont rien dit depuis tout ce temps. C’est maintenant qu’ils viennent pour détruire nos maisons. Ils veulent chercher la guerre dans ce quartier’’.
Plusieurs pickups de la gendarmerie sont venus en renfort. Des jeunes continuent de défoncer les portes de boutiques et de maisons, sous l’œil impuissant des habitants.
‘’ls ont arrêté beaucoup de nos enfants. Ils couvrent les jeunes qui détruisent nos concessions. Quand on essaye de s’interposer, ils lancent du gaz lacrymogène sur nous. Nous prions l’État de nous venir en aide, parce que nous aussi, nous sommes des Guinéens. Nos parents ne peuvent pas acheter des terrains pour construire et, un beau matin, quelqu’un se lève pour venir détruire ça. C’est inacceptable’’, s’insurge-t-il.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
00224 621 85 28 75/djiwo.barry@visionguinee.info
Lire l’article original ici.
