C’est une affaire qui remonte à mars 2024. Boubacar Barry, chauffeur de taxi domicilié à Kountiyah dans la commune de Sanoyah, est poursuivi pour le meurtre de sa femme, Idiatou Barry. Lors d’une altercation avec cette dernière, Boubacar Barry a asséné deux coups de pilon sur la tête de sa femme, qui a succombé à ses blessures quelques jours après à l’hôpital. Lors des débats, l’accusé a reconnu les faits et déclaré avoir agi en légitime défense.
Ce lundi 2 juin, lors des plaidoiries et réquisitions, le substitut du procureur Mohamed Aly Condé a affirmé que le prévenu avait l’intention de donner la mort à sa femme : ‘’Parce que s’il ne voulait pas tuer sa femme, il aurait tapé sa femme au pied. Ou bien, il aurait asséné un seul coup et non deux coups à la tête. Mais il avait l’intention de la tuer. Le fait de viser une partie sensible, c’est une intention criminelle. Pourquoi le pilon ?’’
Pour tous ces faits, le procureur a indiqué qu’en matière criminelle, ‘’on ne porte pas de gants, c’est la répression systématique. Je demande à condamner Boubacar Barry, qui a donné très volontairement la mort à sa femme, en application de l’article 216 du Code pénal, à 20 ans de réclusion criminelle’’.
Pour l’avocat de la défense, Maître Aboubacar Camara, qui avait demandé la requalification des faits lors de la dernière audience en homicide involontaire, ‘’mon client a reconnu les faits avec douleur, repentant parce qu’il regrette d’avoir commis ce crime de façon intentionnelle. Après avoir commis ce crime, il n’a pas cherché à fuir. Il a collaboré avec les enquêteurs. Il a facilité le travail depuis l’enquête préliminaire jusqu’au parquet. C’est toujours le même verbe : ‘Je reconnais et je demande pardon’’’.
Poursuivant ses plaidoiries, Maître Camara fustige la requisition du substitut du procureur. ‘’Cette demande de le condamner à 20 ans de prison, si elle n’est pas exagérée, ne colle pas. Pour ne pas que ses filles perdent leur père, il ne faut pas condamner mon client à 20 ans de prison. Sa fille avait comparu devant le tribunal et a demandé qu’on pardonne à leur père : ‘J’ai perdu ma mère, je ne veux pas perdre mon père’’’, souligne l’avocat.
La défense a plaidé en faveur d’une condamnation au ‘’temps mis. Il a fait un an en prison. Je vous demande, honorables conseillers, de soutenir cette demande’’.
Après la réquisition du procureur Mohamed Aly Condé, la fille de l’accusé, présente dans la salle d’audience, a fondu en larmes. Quant au prévenu, il a demandé aux juges d’être cléments envers lui en affirmant que ‘’j’ai commis ce crime, mais de façon involontaire’’.
L’audience a été renvoyée au 16 juin 2025 pour le verdict final.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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