Ibrahima Sacko est renvoyé devant le tribunal de première instance de Coyah pour des faits de viol sur Adama Dian Diallo, âgée de 13 ans. C’est une affaire qui date d’avril 2024, le jour de la fête de ramadan, à Manéah.
Ce lundi 2 juin, devant le tribunal de première instance de Coyah, le présumé accusé a nié en bloc les faits qui lui sont reprochés.
Il est accusé d’avoir pris Adama Dian Diallo à la Cimenterie sur sa moto alors qu’elle devait se rendre à Matoto, pour l’envoyer dans une maison inachevée à Manéah où il a abusé d’elle toute la nuit.
Au cours des débats, Ibrahima a réfuté toutes les accusations portées à son encontre. “Je n’ai pas de maison à Manéah. Je ne connais pas là-bas. J’habite à Kouria. Je ne connais même pas cette fille. Je n’ai rien fait. On m’a arrêté sur la route à Coyah”, a-t-il déclaré.
Son conseil, Aboubacar Camara dénonce un défaut de qualité dans cette affaire.
“Il n’est mentionné nulle part que cette fille est représentée par une personne majeure. Lorsqu’on est mineur, il y a toujours un régime de protection des mineurs. Il n’existe pas de partie civile. Pourquoi cette partie civile a-t-elle désistée ? Qui a écrit cette lettre? Il n’y a pas de partie civile dans ce dossier”, insiste-t-il.
Dans son réquisitoire, le procureur a déploré le fait que Ibrahima Sacko qui avait reconnu les faits devant le juge d’instruction, “se refugie dans une dénégation totale devant le tribunal”.
“Nous demandons de le retenir dans les liens de l’accusation en application de l’article 818 et 819 du code de l’enfant, vous lui condamnerez à un an d’emprisonnement ferme et au payement d’une amende de 10 millions GNF”, a requis le ministère public.
Alors que l’accusé a été placé sous mandat de dépôt depuis le 7 avril 2024, sa défense pousse un coup de gueule. “Pourquoi demande-t-on de le condamner à un an parce que ça fait plus d’un an qu’il est en prison ? Parce qu’on est bloqués. Parce qu’on n’a pas d’arguments de droit (…). Un an qu’il croupit en prison. M le procureur, vous devez veiller lorsqu’il s’agit de priver des personnes de leurs droits. L’auto-incrimination, la France en a banni et la Guinée est de la même obédience juridique que la France, pourquoi nous nous démarquons ? On envoie des gens en prison, on les oublie. Quand on se rend compte qu’il n’y a absolument rien du tout contre eux, on demande de les condamner à un an”.
C’est pourquoi, poursuit-il, “en raison du fait qu’aucune preuve n’a été établie, qu’on ne peut pas amener en condamnation sur la base d’une auto-incrimination une personne poursuivi pour des faits de viol, que la partie civile ait désisté puisque n’avoir rien du tout, je vous prie très respectueusement pour la défense de mon client de statuer sur le champ. Dès lors que le ministère public requiert qu’il soit condamné à un an, je vous prie de ne pas renvoyer cette affaire aux fins de délibérer sur son sort. Permettez à ce Monsieur de regagner sa famille en le déclarant non coupable sur la base des dispositions de l’article 544 du code de procédure pénale, pour délit non conforme, non imputable à son égard”, plaide Maître Camara.
Le procès a été renvoyé au 16 juin pour le verdict.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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