En Guinée, les maladies cardiovasculaires représentent un problème majeur de santé publique. Dans un entretien accordé à VisionGuinee, Dr Alpha Ousmane Bah, médecin au service de cardiologie de l’Hôpital national Ignace-Deen, a évoqué les difficultés rencontrées en matière de prise en charge des maladies cardiovasculaires. Il a exhorté les autorités à subventionner les traitements, souvent inaccessibles pour la majorité des patients.
Ce médecin estime que l’Etat, la population et le personnel médical doivent jouer leur partition dans la prise en charge rapide des patients atteints de maladies cardiovasculaires.
‘’Au niveau de la population, il faudrait que les proches orientent le patient le plus rapidement possible lorsqu’il ressent une douleur cardiaque. Il faut vraiment éviter l’automédication traditionnelle, car elle peut entraîner une aggravation de l’état du patient, au point qu’un médecin ne puisse plus rien faire’’, suggère-t-il.
Dr Alpha Ousmane Bah affirme que ‘’quand nous recevons un patient en périphérie, par exemple dans un centre de santé ou une clinique, et que nous estimons que sa prise en charge dépasse nos compétences, il faut l’orienter vers un service mieux adapté’’.
Quant aux autorités, elles ‘’doivent participer activement à la prise en charge de ces pathologies. Il est crucial de soutenir nos infrastructures sanitaires. De plus, l’État devrait subventionner les traitements, car les maladies cardiovasculaires nécessitent des moyens financiers importants’’.
Il déplore le fait que ‘’nous n’ayons pas les infrastructures nécessaires pour opérer des enfants atteints de valvulopathies et de cardiopathies congénitales. Ils doivent être envoyés à l’étranger, alors que des milliers de vies guinéennes sont perdues faute de moyens. L’État doit investir pour permettre ces interventions localement’’.
Pour réduire l’impact des maladies cardiaques, ce professionnel de la santé indique qu’il ‘’faut agir à tous les niveaux : prévention, éducation, diagnostics précoces. Nous avons les compétences nécessaires avec des professeurs, des médecins qualifiés, mais il faut une volonté politique et des investissements’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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