CONAKRY – Une réaction surprenante. C’est ainsi que l’on pourait qualifier les propos du ministre des Sports, qui s’est exprimé ce samedi, au lendemain de la lourde défaite du Syli National local face à l’Ouganda, l’un des pays hôtes du Championnat d’Afrique des Nations 2024.
Alors que la Guinée s’est inclinée 3-0 vendredi 8 août, le patron du département des Sports n’a pas voulu se montrer sévère envers l’équipe et le staff technique.
« Je tiens à encourager l’équipe. Dans une compétition, c’est soit une victoire, une défaite ou un match nul. Cette fois-ci, l’équipe ougandaise, qui avait perdu son premier match, s’est engagée et, poussée par son public, a dominé l’équipe guinéenne. Nous ne pouvons que les féliciter”, a-t-il indiqué à l’entame de sa réaction.
Maintenant, lance Keamou Bogola Haba, « à nos jeunes, je dis de ne pas se décourager. Nous les avons tous vus se battre comme des lions, mais la chance n’était pas de leur côté. Il ne faut pas baisser les bras : ils ont déjà une victoire et deux matchs à jouer. Il faut s’inspirer de l’Ouganda, qui avait également perdu et s’est relevé. Nous demandons à l’encadrement technique de continuer à travailler et aux supporters ainsi qu’au peuple de Guinée de continuer à soutenir l’équipe. »
Le ministre a également évoqué un facteur qu’il juge déterminant : le manque d’habitude des joueurs guinéens à évoluer devant un public nombreux.
« Chez nous, en Guinée, nos championnats se jouent dans des stades presque vides. C’est la première fois que ces jeunes jouent devant plus de 40 000 spectateurs. Nos compétitions locales ne mobilisent jamais plus de 5 000 ou 10 000 personnes. Or, dans des pays comme l’Algérie, les stades sont toujours pleins, même pour les matchs amicaux. Le public ougandais ne pouvait pas les influencer, car ils y sont habitués », a-t-il souligné.
Pour les joueurs guinéens, tente-t-il de justifier, la situation est différente. « Beaucoup de nos joueurs vivaient cette expérience pour la première fois. En Afrique du Sud, par exemple, les stades sont pleins et les joueurs sont habitués à jouer sous pression. C’est un élément extrêmement important à prendre en compte. Quelle que soit la qualité des joueurs, il faut qu’ils commencent à s’habituer à évoluer devant un public nombreux », a-t-il déclaré au téléphone d’un journaliste d’Africaguinee.com.
Keamou Bogola Haba estime d’ailleurs que cette adaptation a commencé en cours de match :
« Si vous analysez bien, vous verrez que les joueurs entrés en deuxième mi-temps étaient plus engagés, car ils avaient commencé à s’habituer aux cris et à l’ambiance. Chez nous, même un derby du championnat avec entrée gratuite ne mobilise pas les foules. Il y a un vrai travail à faire à ce niveau. »

Nous y reviendrons!
Siddy Koundara Diallo
Depuis Kampala
Pour Africaguinee.com
Créé le 9 août 2025 20:33
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