KAMPALA – Le Syli national local a bien entamé le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2024 en s’imposant difficilement face au Niger (1-0). Une victoire arrachée dans la douleur, mais précieuse pour lancer la compétition. Pour avoir conduit avec « brio » l’équipe guinéenne lors des précédentes éditions, Mohamed Kanfory « Lappé » Bangoura connaît bien la stratégie à adopter dans ce genre de tournoi.
Dans cet entretien exclusif accordé à notre envoyé spécial à Kampala, ce mardi 5 août 2024, le désormais Directeur Technique National de la Fédération Guinéenne de Football (FGF) et ancien sélectionneur du Syli local, qui avait conduit l’équipe jusqu’au dernier carré du CHAN 2021 au Cameroun, livre son analyse de la victoire contre le Niger et donne ses orientations pour les prochains défis.
AFRICAGUINEE.COM : Bonsoir Monsieur Kanfory Lappé. La Guinée faisait son entrée dans le CHAN 2024 et a remporté le match. Quelle analyse en faites-vous ?
MOHAMED KANFORY “LAPPÉ” BANGOURA : Bon, déjà, c’est une grande fierté. Il faut reconnaître que commencer une compétition par une victoire, c’est toujours une joie. Mais cette joie, il faut savoir la relativiser. On a eu une entame de match un peu timide, il faut le dire. En deuxième mi-temps, l’équipe est sortie de sa réserve, elle a imposé son jeu.
Aujourd’hui, je pense que si nous continuons à évoluer avec nos qualités, notamment comme on l’a fait en deuxième période, cela représente un réel atout. C’est une vraie satisfaction de débuter par une victoire.
On se souvient qu’en 2021, lors du CHAN organisé au Cameroun, vous aviez brillamment conduit l’équipe guinéenne jusqu’en demi-finale, décrochant la médaille de bronze face au pays hôte. En observant l’équipe de cette année, pensez-vous sincèrement qu’elle a les capacités d’aller aussi loin, voire plus loin dans cette édition ?
Oui, tout à fait. Sur le plan technique, on a du talent. C’est presque naturel. Et ensuite, il faut souligner le travail du coach. Sur le plan tactique, il a mis en place un schéma que nous avons particulièrement apprécié, surtout en seconde période.
Physiquement aussi, les joueurs guinéens ont tenu les 90 minutes avec une belle intensité, sans montrer de signe de fatigue. Mentalement, on a vu une équipe qui a su réagir après une première mi-temps timide.
En deuxième mi-temps, le mental les a portés. Je pense donc qu’on a été solides sur les quatre facteurs de performance : technique, tactique, physique et mental.
Bien sûr, il y a encore des choses à corriger, notamment l’efficacité. On a manqué plusieurs occasions franches. Mais vous savez, ce n’est jamais facile d’avoir une équipe parfaite. Une victoire reste une victoire, quelle qu’elle soit.
Il faut aussi saluer la solidité défensive. Une équipe qui n’encaisse pas a toujours une base solide. Et si en plus, on réussit à marquer, on a alors toutes les chances de s’imposer.
Le prochain match opposera le Syli local à l’Ouganda, pays hôte. Que faudra-t-il faire pour remporter ce choc ?
D’abord, il faudra bien gérer les 20 premières minutes. L’Ouganda va entrer fort dans le match, poussé par son public et animé par la volonté d’obtenir les trois points. Il faudra donc rester solide, concentré et bien en place tactiquement pour contenir cette pression initiale.
Ensuite, si mentalement et tactiquement on est prêts, le coach saura mettre en place les ajustements nécessaires pour que l’équipe impose son jeu. Et à ce moment-là, la pression sera plutôt du côté de l’Ouganda.
Mais il y aura aussi l’Algérie, un adversaire redoutable qui a battu l’Ouganda et qui semble très solide…
Oui, bien sûr. Mais concentrons-nous d’abord sur l’Ouganda. Ce genre de tournoi se joue match après match. Chaque rencontre est différente. L’Algérie a un autre schéma tactique que notre coach saura analyser. J’ai confiance qu’il trouvera les bonnes solutions pour les contrer au moment venu.
Dernière question : pour vous, quel est le secret pour amener une équipe guinéenne jusqu’au dernier carré, comme vous l’avez déjà fait ?
Il faut d’abord une bonne préparation mentale. Motiver le groupe, créer un bon état d’esprit. Ensuite, mettre en place un schéma tactique adapté à chaque match. Et surtout, garder la cohésion dans l’équipe. Quand ces éléments sont réunis, on peut aller loin.
Entretien réalisé par Siddy Koundara
Depuis Kampala
Pour Africaguinee.com
Créé le 6 août 2025 08:27
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