12:25 pm - 20 août, 2025

CONAKRY – Engagée dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 (zone Afrique, Groupe G), la Guinée a laissé filer plusieurs occasions de se rapprocher d’une qualification historique. Le Syli national, en dépit de certaines performances encourageantes, n’occupe que la 6ᵉ place avec 7 points, avant les 7ᵉ et 8ᵉ journées prévues en septembre 2025.

Alors qu’il coanimait une conférence de presse le jeudi 31 juillet, le ministre des Sports, Kéamou Bogola Haba, a levé le voile sur l’un des facteurs ayant compromis la campagne du Syli : la récurrence des revendications de primes au sein de l’équipe nationale.

« Cette question a pourri l’ambiance dans nos sélections. Regardez ce qui s’est passé après notre victoire contre l’Algérie », a-t-il déploré.

Selon lui, après le succès contre l’Algérie, tout semblait réuni pour bien préparer le match suivant contre le Mozambique. Un avion avait été affrété et maintenu sur le tarmac durant trois jours pour permettre à l’équipe de voyager dans les meilleures conditions. Mais dès le lendemain de la victoire, les joueurs ont exigé le paiement des primes, refusant de s’entraîner les samedi et dimanche précédant la rencontre.

« Pendant que l’équipe du Mozambique cherchait un hôtel et que c’est le roi du Maroc qui a dû payer leur hébergement, nous, on était là à réclamer des primes », a-t-il révélé.

 

Le jour du match, l’équipe mozambicaine, plus motivée, s’est imposée 1-0. Une défaite lourde de conséquences. « Ce n’est ni la faute de l’entraîneur, ni de sa famille, ni de la fédération, ni même du ministère. C’est un manque de volonté, parasité par cette obsession des primes », a assené le ministre.

Depuis cette défaite, le Syli national n’a remporté aucun match, que ce soit contre l’Ouganda ou la Somalie. Pour Bogola Haba, la dynamique a été brisée, en partie à cause de cette focalisation sur les avantages financiers.

« Vous ne pouvez pas imaginer l’impact de cette mentalité, surtout chez les jeunes qui rêvent d’intégrer l’équipe nationale », a-t-il martelé.

Le simple fait d’être sélectionné est déjà une récompense

Le ministre des Sports a aussi critiqué la tendance à réclamer des primes avant même d’avoir joué. Pour lui, ces primes devraient être conditionnées à la performance. « Aujourd’hui, le fait d’être sélectionné, de recevoir un passeport, un billet d’avion, d’être logé dans un hôtel de haut standing, de bien manger… c’est déjà offrir un environnement de performance. Et dans de telles conditions, le joueur doit se donner à fond. »

Il a rappelé que le véritable “prix” du joueur, c’est le salaire versé par l’État après le travail accompli, non pas avant. « Malheureusement, l’obsession de certains membres de l’encadrement ou du staff, ce sont les primes. Cette mentalité a tué l’esprit de conviction. C’est ce qui a manqué », soutient Kéamou Bogola Haba.

Le contre-exemple du Syli de mini-football

Kéamou Bogola Haba a salué l’état d’esprit du Syli de mini-football, qu’il a qualifié de modèle. « Ils sont partis sans réclamer les primes. Même l’ordre de mission a été établi après leur départ. Leur seule préoccupation était de jouer. C’est ce que nous attendons de tous les athlètes sélectionnés », a-t-il souligné.

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com



Créé le 2 août 2025 06:36

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